Dans le soucis de lutter contre le terrorisme, un fléau devenu l’une des préoccupation majeures, en semant de la terreur dans son pays et le Mali, le premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachim Kyélem, a proposé une nécessité de créer  »une fédération » entre le Mali et le Burkina Faso.

« Nous pouvons constituer une fédération souple qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres chez eux » a déclaré le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyélem de Tambela, lors de la visite qu’il a effectuée au Mali, mardi 31 janvier et mercredi 1er février, publié par ses services.

Selon la même publication de ses services, le chef du gouvernement de la transition burkinabé a rappelé une éphémère tentative de fédération entre le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et le Bénin (1959-1960) au moment des indépendances de ces ex-colonies françaises : « Nos devanciers ont tenté des regroupements, comme la Fédération du Mali, qui malheureusement n’a pas duré. Mais ils ont montré la voie ».

Le chef du gouvernement de la transition burkinabé a, en outre estimé que, « C’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile ».

La position du gouvernement de la transition malienne

Pour le moment, les autorités de la transition malienne n’ont rapporté aucune réaction officielle à l’idée d’une fédération.

Par ailleurs, le premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, connu pour son rattachement à la souveraineté de son pays, a encouragé son homologue burkinabé à suivre l’exemple du Mali, lors d’un dîner mardi soir. Le premier ministre malien a répété les principes dont les autorités maliennes ont fait, leur mantra : défense de la souveraineté, de la liberté de choisir ses partenaires étrangers et des intérêts nationaux.

Le premier ministre du Mali appelle à l’unité économique des deux pays, « Je suis certain que ces principes-là sont partagés par tous les pays qui veulent se prendre en charge et nos frères et amis du Burkina Faso, j’en suis convaincu, doivent avoir des exigences similaires », dit-il dans une vidéo diffusée par ses services.

« Nos deux pays ont le même objectif »
Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre du Mali

À rappeler que les militaires qui ont pris le pouvoir par un coup d’État au Mali ont coupé le pont avec la France et ses partenaires et se sont dirigés vers la Russie en faisant appel au groupe paramilitaire privé russe Wagner. Ces derniers sont régulièrement accusés d’exactions, par, plus particulièrement, la France qui ne voulait d’ailleurs pas se voir perdre ses relations séculaires avec le Mali, et certaines ONG comme Human Right.

Chose qui a été officiellement démentie par la junte malienne, et, elle rassure que c’est une coopération militaire d’État à d’État et gagnant-gagnant avec la Russie. « Nous sommes prêts à partager notre expérience, nos idées et nous enrichir des idées et des expériences des autres, surtout de nos frères avec lesquels on a le même objectif », a déclaré M. Maïga.

Plus loin, il déclare « Nous sommes prêts à partager notre expérience, nos idées et nous enrichir des idées et des expériences des autres, surtout de nos frères avec lesquels on a le même objectif ».

« Le Mali et le Burkina Faso ensemble, ça devient une puissance »
Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, Premier ministre du Burkina Faso

De son coté, le premier ministre burkinabé précise, « L’une des raisons qui explique ma visite au Mali, c’est que nous avons constaté que pendant longtemps nous avons passé le temps à regarder ailleurs, alors que souvent, les solutions sont juste à côté de nous », affirmant que la « vraie révolution » menée par le Mali depuis 2020 avait « inspiré » les nouveaux dirigeants de son pays.

« Le Mali est un grand producteur de coton, de bétail et d’or. Le Burkina Faso aussi produit du coton, du bétail, de l’or. Tant que chacun va regarder ailleurs, nous ne pesons pas tellement, mais si vous mettez ensemble la production de coton, d’or et de bétail du Mali et du Burkina Faso, ça devient une puissance », a-t-il souligné

À noter que les nouvelles autorités burkinabées, issues du dernier coup d’État du 30 septembre 2022, mené par le capitaine Ibrahim Traoré, vient de demander le départ des 400 soldats français des forces spéciales de l’opération « Sabre » basés à Ouagadougou, car selon eux, la présence des soldats français n’a fait qu’aggraver l’insécurité au Burkina Faso.

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