Le 22 janvier dernier, Martinez Zogo, un journaliste camerounais a été retrouvé mort à Ebogo 3, dans l’arrondissement de Soa, une banlieue de la capitale camerounaise. Le journaliste aurait d’abord été torturé, puis tué quelques jours après son enlèvement en pleine capitale.
Le corps de Martinez Zogo aurait été retrouvé en état de composition et porterait des traces de violents sévices et de viol. Cette mort brutale provoque depuis deux semaines une onde de choc dans le pays et au-delà des frontières du Cameroun.
Martinez Zogo était le directeur général de la radio Amplitude FM, et animateur dans une émission quotidienne, très populaire, Embouteillages, dans laquelle, il dénonçait, sans relâche, l’affairisme et la corruption du gouvernement de l’homme au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Réactions des autorités camerounaises
Dans un communiqué signé par le secrétaire général du président, Ferdinand Ngoh Ngoh, annonce qu’une « Commission d’enquête mixte gendarmerie-police a été mise sur pied ».
Selon le même communiqué de la présidence camerounaise, « Les investigations ont permis d’arrêter plusieurs personnes dont l’implication est fortement suspectée, d’autres sont encore recherchées ». Le communiqué n’indique ni les identités, ni les fonctions des personnes arrêtés.
La présidence camerounaise rassure que des auditions sont en cours. Et les procédures judiciaires, « permettront » de « circonscrire le degré d’implication » de chacun, « mêlées à un titre ou à un autre à l’assassinat de Martinez Zogo ».
Les potentielles raisons de la mort de Martinez Zogo
Le présentateur de l’émission Embouteillage était très connu et écouté à Yaoundé pour son son franc-parler et sa véhémence. Il dénonçait la corruption et donnait des exemples, citait également des noms. Martinez Zogo s’était en particulier penché avant sa mort sur l’affaire dite des lignes 65 et 94, des lignes budgétaires sur lesquelles une enquête administrative est en cours.
Cet assassinat rappelle combien le travail des journalistes est important pour la défense des droits de l’homme, la transparence et la lutte contre la corruption, et combien il est nécessaire de protéger les journalistes qui mettent leur vie en danger pour informer les citoyens.